Cerebral
La force de la cérébralité réside dans le fait que nous ne sommes jamais déçus. Tout au plus, on peut se dire que le stade ultime serait de mettre en application nos idées perverses, de réaliser toutes ces images qui passent en nous en titillant nos hormones et nos pulsions si sagement enfouies, mais dans la plupart des cas, la réalisation physique de tout cela ne nous amène pas grand chose de plus.
Non, vraiment l'intérêt de la cérébralité est que nous contrôlons tout ! On peut considérer qu'il s'agisse d'un refuge, d'un masque pour ne pas affronter le peu de confiance en soi que l'on peut avoir. Et puis ? L'imagination et la divagation de l'âme provoquent bien des plaisirs...
L'Autre n'a plus de consistance, il est uniquement là pour satisfaire votre plaisir, et dans votre fierté, bien entendu vous lui en donner tout autant. La question ne se pose même pas. Plus de tabous non plus. Votre compagnon ou compagne imaginaire n'a pas son mot à dire. Il ou elle fait ce que vous voulez, comme vous le souhaitez, sans broncher, n'importe quand, n'importe où !
Qui ne rêve pas d'avoir cette "chose" idéale à ses côtés ?
Refuge aussi parce qu'il s'agit surement d'une manière de vivre une expérience qu'il nous serait impossible d'assumer dans la réalité.
D'ailleurs le fantasme est-il fait pour être réalisé ?
Ayant franchi le pas pour certains d'entre eux, je ne crois pas avoir eu plus de satisfaction(s). Il y a toujours eu un élément qui n'était pas comme dans ce que j'avais imaginé au fond de mon lit. Un mot de trop, un geste mal venu ou que je ne désirais pas, une attitude qui ne correspondait pas
à mes visions. Je finis par me dire que je dois être trop exigeant et que je me laisse envahir par toutes mes pensées lubriques, sans laisser la moindre chance à mes aventures réelles de me contenter. Un peu comme si la fiction dépassait la réalité. C'est peut-être la cause de mon éternelle insatisfaction, de ma rapide lassitude dès lors que j'ai consommé la vertu d'un être qui fut avant tout un simple désir de mon âme avant de se voir réduit à un simple objet de plaisir une fois mis dans mon lit.
Néanmoins, j'ai toujours une énorme tendresse pour l'autre lorsque je fais l'amour. Il est évident dans ma tête que je ne peux pas passer à l'acte, aussi physique soit-il, sans avoir de la tendresse. Tout simplement parce que quelqu'un qui se donne à vous... ça reste un acte de confiance et d'abandon, et cela ne mérite pas un traitement sans tendresse.
Quand je parle de tendresse, cela n'a rien à voir avec le rapport sexuel en lui-même. Je parle juste d'un regard, d'un mot, d'un sourire, d'une caresse au petit matin, d'un éclat de rire parce qu'on vient de se cogner ou encore d'un drap qui vous rentre entre la raie des fesses.
Cela n'empêche nullement que la partie de jambe en l'air puisse être sauvage, débridée, teintée de mots crus, de vulgarité, de domination, de baise au sens pornographique du terme,...
J'aime ce contraste, ce non-mélange de la vie intime et du reste. Ma petite salope que j'ai baisée toute la nuit, la garce qui a fait de moi son simple gode, celle que j'ai fais jouir avec ma langue en me noyant sous son fluide d'amour, ou encore elle qui s'est délectée de mon jus brûlant.... j'aime me dire qu'au petit matin elles redeviennent une gentille secrétaire timide que personne ne regarde, une étudiante qui apparaît aux yeux de ses parents comme le modèle familial, ou encore une prof de français bien comme il faut dans son petit tailleur discret.
(Je me dois de vous dire que je ne parle pas d'une prof de français par simple hasard... il en est une que je connais depuis peu et avec qui j'aimerais terriblement coucher. Etrange car elle ne correspond en rien à mes préférences, ni d'un point de vue intellectuel, ni d'un point de vue physique... mais j'ai envie de la goûter, de sentir ses lèvres sur moi, de toucher ses fesses et de m'y installer. (J'en ai très probablement envie parce que je ne l'ai pas encore eue...)
Je reviens sur ce que je disais plus haut à propos de la tendresse.
Je n'aime pas la tendresse de l'homme lorsqu'il m'arrive de céder à la tentation du rapport homosexuel.
J'y reviendrai surement dans un prochain épisode !